À N....

Dans ma chambre j'ai encore ce goût de myrtille parfois, j'imagine encore ce parfum et je respire tous les cuirs de ma maison, ils sont imbibés d'une odeur que j'adore. Sans toi finalement je ne suis rien, tu as dépassée la longueur de mes bras, je t'ai sentie tout à coup trop loin, en-dehors de mon atteinte je ne veux pas te perdre. J'ai fait un cauchemar, je me réveillais en larmes, en pleurs, c'était trop réel et pourtant même ce réveil faisait partie de ma nuit.
Quand je rêve même mon réveil tu sais que c'est mauvais signe, c'est parce que je ne veux absolument pas me réveiller, tu étais là. Quelque chose ne va pas, j'ai fait une erreur, cela fait 93 jours que mon imagination a remplacé ta voix. Les souvenirs ne suffisent plus. C'était un manque maintenant c'est une déchirure. Il doit maintenant se passer quelque chose dans cette chaleur à crever, il y a peu une fêlure s'est produite et le barrage s'est rompu, je sais qu'il est temps désormais, c'est maintenant ou jamais, après il sera trop tard.
Une reine qui me fait perdre le pouvoir de parler et qui m'ôte la vie à sa disparition. Le sablier a lâché son dernier grain de sable, les carillons ne sonnent plus, les montres scintillent et se déglinguent, je tombe, je ne suis plus armé contre ce vide. Je ne la retrouverai plus jamais. Je ne la retrouverai plus jamais. Je ne veux pas m'écarter de ce cercle, au-delà je suis perdu, c'est moi qui ne parviens pas à suivre la rotation du monde, je me rattrape sur quelques objets mais ils sont dérisoires et je glisse, paradis abandonné. Je suis saturé de cendres, de fièvres, de manques, je ne veux pas te perdre

10/08/03

 

 

Le ciel implose