La pleine lune montre une mine arrondie Mon parfumeur d'ambiance est appelé poème
Point d'interrogation en guise de devise
La blanche inspiration qui écume la grève
Pour nourrir d'autres nuits comme moi embuées Quand j'écris j'entends clac c'est le bruit du cercueil Je prépare un soleil au bout de toute ligne
Le point d'exclamation vient me sauter dans l'oeil Un autre horizontal, une croix qui m'aligne Comme le mouton meurt je vais mourir aussi
À toutes les comptines
Crachas sur la lunette et bave sur la page
Je tâte la ruelle y cherchant déployée
Je suis libre oui, mais libre dans le brouillard
Dans le feu crépitant va mourir un brouillon et je crève en chanson.
J'ai causé avec l'encre échangé un regard
Je marche aveugle et sourd, et mon trottoir descend
J'attends
Il était déjà bien tôt Mais ta vie, à peine commencée Sentait déjà le roussi Quelque chose de perdu en route Tu n'as jamais pu remettre la main dessus
À la voûte dévastée À toutes les démesures
Petit poucet perdu continue son travail
Bouts de coeur bouts de pain comme des souvenirs
Ta langue est passagère est collée à la glace Comme un grand paquebot prisonnier dans sa neige
Regarde le ciel
L'environnante
Peux-tu la voir danser avec sa robe ample Et tourbillonner comme une libre toupie ?
Peux-tu voir son regard qui de loin nous contemple On entend chuchoter des enfants dans la nuit
Autour de notre monde un collier de soleils Imbibés du parfum de la lune amoureuse
Elle rêve en silence aux grandes passerelles
Elle attend la nuit pour mieux imaginer le jour ; Cherche dans une prison le vent lointain de l'air libre.
Trouve au milieu des silhouettes une forme. Extrais du vacarme cette voix isolée.
Ni pareils ni semblables, multiplient les étoiles.
Regarde il est minuit,
Si le beau temps s'enfuit,
Et l'idée du matin, disparue, semble s'être C'est la nuit.
Pour qu'avant de partir, tu puisses deviner Ce que je suis, ce que vainement j'ai voulu
D'éternité, de vie, et d'autres bagatelles ;
Dans leur lit de papier, mou comme le nuage,
Curieuse moitié du monde, un éclair luire. Dans leur nid de papier nous restent quelques mots.
Tu as perdu un morceau de ta lampe Tu as perdu un morceau de ta lampe
Aux soufflements des cœurs
Conditionnée très tôt à l'existence légère Déjà reine en ce monde
Au vase-clos des indifférences Aux lettrines classiques, aux nuées adultes des corbeaux
Elle est partie un matin sans rien dire Elle ne t'a laissé ni argent, ni objets-souvenirs
Aux cris sans réponses Incompressible soleil
Quelques secondes avant Comme un coquillage qu'on aurait broyé avec les mains
Un secret dormait dormait dans les beaux jours
Assoupi dans un coin, le paradis rêve de moi
Sensation, maîtresse du monde Tu n'es plus qu'un mensonge enfantin, une vieille dérive
Est-ce que vous me comprenez madame
Il y a la naïveté de vos yeux fermés qui regardent le monde sans le voir C'est là que vos cheveux prennent leur odeur C'est là que vos désirs se formulent Quand vous n'avez pas encore posé tous ces noms sur les choses de la vie Quand vous êtes perdu
Des milliers d'inconnus rêvaient de la même chose Et la sirène me disait Pour me venger du monde je serai silencieuse
J'ai filé mon rêve à un voleur J'ai acheté un appartement pour l'offrir à un navigateur Une cage d'oiseaux de papier mâché pour un prisonnier du ciel
Vas-y Si tu ne veux pas le faire pour moi
Condamnées aux flux et reflux Des grains de sel sous ta paupière
Si tu ne sais plus qui tu es, regarde-moi ton miroir
Nous vivons de cela, quelque chose
il est l'heure, l'heure de penser à autre chose Tu ne l'attendais plus rêvasseuse
Le tropique a fait tourner la Terre comme une toupie En moins de temps qu'il n'en fallait pour en rire
Ô promesse déclose Enfant tourmentée, qui ne sait plus traverser l'orage
C'est ici que l'encre s'est abandonnée Dans le pli de la vague
Sur l'infini variété des enchantements Sur l'infini des lumières Flux et reflux des ivresses et des mélancolies
Illuminée par le scintillement du soleil Sur le front de la vie un baiser plus doux que la chair
C'est une aurore Je voudrais ô mélodie clandestine
Quand tu respires |