Ophélie dans les eaux dormantes


Ophélie dormante, à l'abri dans ses longs voiles ;
Un grand lys blanc scintille à lueur lunaire
Et reflète pour elle un rayon des étoiles.
Ophélie s'endort dans un rêve sans lumière.

Elle va dans la nuit comme un dernier voyage,
Légère et flottante, à l'abri dans son berceau
Liquide, elle va pour un autre paysage
Rejoindre un vieil amour, dans un même vaisseau.

Ophélie endormie, pâle comme le lys,
S'en va dans le soir, dans les brumes indistinctes.
Et la nuit rêve d'elle et l'emmène en son lit,
En son dernier lit, où coulent de longues plaintes.

Nul soleil ne se lève au-dessus de son rêve ;
Ophélie qui garde en son coeur à la dérive
Un amour qui ne veux pas mourir, et sans trêve
Qui va la transporter de l'une à l'autre rive.

Elle vague... avec elle un chant mystérieux
Semble s'épanouir dans l'air émerveillé ;
Elle tourne alors son visage vers les cieux,
Son oeil en pleurs y voit un astre sommeiller.

 

 

 

03 Septembre 2006