NUIT SECOURABLE


Regarde, viens et rêve un peu
Laisse de côté les tumultes les oiseaux de passage
Nous aurons le temps de grandir à l'ombre des choses
De nous perdre de solliciter l'impossible trésor
Les lumières confortables s'allument à mesure que le soleil retire son jeu
Laissons la nuit faire ce pour quoi elle existe
Exercer son empire à l'abri des lueurs mensongères
Ne chasse pas la crainte elle est là pour l'émotion
Elle est là pour la survie la naissance mystérieuse
Nous aurons le temps de nous battre et de survivre
Laisse les recoudre leur vie comme ils le peuvent
Incertains, chasser le noir à grands coups de villes lumières
Là où vainqueurs ils n'ont plus qu'à se laisser mourir
Sans le goût ni l'odeur des choses qui n'ont pas de nom
Chercher la clef d'une porte déjà grande ouverte
Attendre là où il fallait franchir la frontière
Crier fort pour ne pas laisser la mort nous envahir
Et les souvenirs nous ensevelir
Viens vers cet endroit qui ne demande pas de nom
Laisse tes mains serrées où elles étaient, aux objets trouvés
Aux couloirs des détresses des signaux enfumés
Des costumes des paroles dérisoires
Sous le roulis des mécaniques humaines atroces
Laisse leur ce mot existence, vieille insomnie
Revenons où nous étions un moment auparavant
Lorsque l'air n'était pas rare pas plus que les paysages inouïs
Laisse les déguisements aux comptoirs des certitudes monstrueuses
Avec les colliers les rouges à lèvres, les travaux du matin
Les yeux armés de tristesse et de vide
Viens et rêve un peu, regarde
Autour de toi comme tout est mystérieux
Si tu n'as nulle part où aller
Retourne dans ta demeure

 

 

 

Mars 2009