LES PAPILLONS

 

Un papillon de feu vole sous le soleil. Couleur de sable. Cette poudre fluorescente brille sous le ciel bleu. Tigré, il vole. Noir comme la nuit. Un hibou couleur de feuille. Noir avec des petits points blancs.

 

{ici un dessin}

 

Le vanesse vulcain

Noir,
Il vole.
Comme un miroir,
Il a son reflet.
Des fils,
A la pluie
Des oreilles.
Il est doux.
Et noir comme la nuit.


L’argemme

Ses pattes poudreuses, qui volent heureuses.
Son ventre tout rond, un peu marron.
Ses belles ailes, qui jouent à la marelle.
Sa poudre lisse, comme du réglisse.
Qui vole sous le Soleil.

Vicieux comme il est, il regarde du haut de sa feuille, prêt à s’envoler. Certains papillons ont des ailes en dentelle. Parfois, 2 papillons s’amusent ensembles. Il existe des ailes en forme de feuille, en forme de soleil. Sa poudre a des couleurs malicieuses…

 

 

« François en 1990. »

 

 

note : J'avais 8 ans. Je me souviens qu'à l'époque, la maîtresse avait exceptionnellement lu mon poème devant tout le monde, lors d'une réunion de parents d'élèves, à l'école située rue Jules Isaac à Aix-en-Provence. J'étais à la sortie. Je tenais la main de ma mère. La mère d'une petite fille était venue me voir : "C'est toi, françois qui a écrit le poème ? bravo, vraiment... je suis venue pour te féliciter. Tu écris très bien " . Pourquoi je me souviens de cette scène, alors que je me souviens de si peu de choses, de cet âge là ? Peut-être, ce jour-là, par ces petits mots, cette mère a tracée les grandes lignes que devait suivre ma Vie, sans le savoir. Ce jour-là je crois que j'ai éprouvé pour la première fois de la fierté. J'ai senti que j'avais réussi une occasion de me distinguer des autres. Ma mère a été très fière de moi. La joie fût immense, puisque je m'en souviens encore maintenant. Aussi loin que nous regardons dans le passé, ne nous souvenons-nous pas uniquement des instants où l'émotion a été la plus forte, que ce soit dans la douleur, ou dans la joie ? Ces instants d'intensité qui parsèment nos histoires, sont comme des bornes, des repères, sur la ligne de notre existence. Ce sont ces moments-là que nous emportons toujours, jusqu'à la fin, et même peut-être au-delà, ils restent gravés en nous à jamais. Ils nous fabriquent, ils sont les sommets des montagnes qui orientent nos yeux vers le ciel, pendant que ces mots montent en nous : " Voilà, j'ai vécu... pour ces moments là et pour les autres aussi, j'ai vécu. Et j'ai encore à vivre, encore beaucoup, beaucoup de ces moments-là, plus intenses encore ".

 

Je n'ai rien changé depuis ce temps-là. J'écris sur la même chose au fond. J'écris presque de la même manière. Mon corps a changé. Mon âme est la même, exactement la même.

 

Peut-être que, depuis, je ne cherche qu'à reproduire ce jour ancien à l'infini.