Le temps (Rue des Barrés)

 

Quand on cherche un jeton dans la poche trouée
Pour un tour de manège un tour de voiturettes
Quand on cherche à la fête un reste à déterrer
Pour donner à manger à l'espoir des miettes

Quand on va sous la pluie se sentant nulle part
On se dit c'est la vie qui pousse dans la houle
Tous ces gens occupés, tous ces hommes hagards
Et mon coeur ce navire amarré à la foule...

La présence de toi fait mine d'apparaître
Ce n'est qu'une passante une femme entre toutes
Je m'endors en crevant le front à la fenêtre
Regarder tous ces gens qui vont tracer leurs routes...

La minute adorable a sombré sous les heures
Comme le temps qui passe et ne dit rien du tout
Nous prend au dépourvu et nous jette ses leurres
Pendant que par derrière il prépare un grand coup

J'ai devant moi ces jours qui ne me disent rien
Je n'ai plus qu'un grand vide à couvrir de sommeils
Et le temps que j'oublie, ton souvenir revient
Je cuis au désespoir, comme d'autres au soleil

Décembre 2006