FUNÉRAILLES

 


C'est un mot bien étrange chuchoté aux heures perdues
Quand l'infatigable oubli efface les feuilles mortes laissées derrière nous
À notre insu toujours
Quelques mots écrits peut-être des petits cailloux semés, quelques pages pliées en éventails
Je suis malheureux comme on peut l'être lorsqu'on voit trouble
Lorsqu'on digère mal les nuits noires et que les chemins empruntés chaque jour n'ont plus de secrets
Ni pour toi, ni pour moi
Mon corps digère mal les souvenirs
Vois-tu ils sont comme des eaux troubles dans mon coeur
Ils sont déjà trop
Je digère mal d'avoir vécu et de ne plus vivre désormais
L'attente insensée dégrade les richesses et voile l'existence
Le sais-tu j'ai vécu j'ai tenu bon j'ai prié parfois dans les mains de la vie
J'ai espéré, rencontré parfois l'inconnu qui n'est plus qu'une ombre désormais
N'être plus que l'ombre de soi-même
Sans la flamme qui me guidait et qui n'est plus
J'avais tenu bon

 

 

Avril 2009