Nuit
Je serai dans une maison de campagne dans un endroit reculé, Lirac, dans la région d’Avignon. Je ne connais personne là-bas, on ne trouve que des vignes à perte de vue. Pas loin on y fabrique un des meilleurs rosés du pays. Un clocher au creux de la roche. Je vois encore les moines parfois traverser les sentiers, moines pleins de sagesse et d’abandon. Ils ont disparu depuis bien longtemps, mais par la pensée, je les ranime.
Le matin en se réveillant il y a juste un volet à ouvrir,
on a l’impression de voir le soleil se lever pour la première
fois. La nuit laisse ses larmes sur l’herbe, une impression de
noir et de bleu, l’impression d’avoir plein de rêves à réaliser.
Le corps devient si léger. Dans la cuisine en bas j’entends « because » des
Beatles.
Le vent apporte une mélodie si douce, tout d’un coup l’univers, trop solide, trop infaillible, s’écroule. Le volet claque. Tout ce que je tenais dans mes mains vient de s'échapper, se brise au sol, en voulant marcher je m’écorche et ne puis faire un pas. L’air se fait rare, je ne peux pas respirer, je ne peux pas le faire seul.
Je t’aime, je pleure. Je m’agrippe à toi si fort, mon espoir, l’espoir qu’un jour je pourrai sourire. N’oublie pas que je souffre, je t’en supplie, je vois la mort chaque matin et la nuit n’est qu’un cauchemar qui s’élargit sans cesse. Je suis perdu, je suis pauvre, je n’ai rien. Tout ce que je pourrais dire d’autre ne servirait qu’à masquer mon mal. J’ai mal, cette blessure me martyrise, je voudrais entendre ta voix. J’aime tant tes yeux mais ils ne sont pas là. Je veux faire de mon mieux pour que tu sois heureuse, m’endormir prés de toi mais il n’y a personne, et la lumières’est éteinte.
( Issu de dès Astres ) |