CENDRE

 

Il était plus facile de me ranger dans le grenier. De faire comme si le millier de lettres échangées n'existait pas.
Il était facile d'appliquer je ne sais quelle méfiance sur mon front, pour ne pas avoir à se poser de questions.
Pour ne pas avoir à se poser de questions...
D'effacer d'un coup de gomme, les mots.
Après tout, ce n'était que des mots, sans doute, oui, ce n'était que des mots.
Mais ce sont les mots et la musique qui dessinent la vie.
Je le savais et je le sais encore.

 

Voilà, maintenant, je te laisse un peu de cendre dans les mains. De la cendre brillante.
Non pas qu'elle réfléchisse de la lumière, non non. De la cendre.
Parce qu'il n'y a rien de plus à laisser,
Parce qu'il n'y a rien de plus à dire
À un coeur fait de métal.
Voici ma cendre.
Et je sais bien que tu iras vite la mettre à la poubelle
Avec toutes les étoiles qu'elle recèle.

 

 

 

 

Juin 2008