[ nouvelle sensation ]

 

 


[ nous ne vivons pas nous opérons des mouvement que nous croyons volontaire, la mort ne nous atteindra pas, nous sommes déjà morts ][ m h ]

 

je ne demanderai rien à personne
je m'enterre pour qu'on me passe dessus
j'attends
j'ai mal à la peau au soleil
toutes ces cordes que les oiseaux attrapent pour jouer avec mon corps
d'autres soufflent au-dessus
dedans
à côté
je jette mon ventre dans la cassure la plus plissée
ta robe qui tourne autour de moi
pour que je touche le fleuve inaccessible
accident de ligne dans le creux de la main droite
celle où je n'écris pas
accident de peau
d'or et de gencive
des tableaux en pleine lumière loupant leur cible
je quitte le pont par ordre décroissant
je quitte le pont
je jette des cailloux pour qu'ils se confondent avec d'autres cailloux
les moins brillant
les plus creux
dans la même ouverture où je tends les bras
où je penche la tête
et le dos suivra
et les mains fines après
je reviendrai demain pour voir si rien n'a changé
des lettres et des regards
des enveloppes qu'on déchire avec les dents
des endroits que l'on embrasse avec de la cellophane autour
j'ai peur de tomber
d'être dans vos bras
la mort à quelque chose de salée
il faut que je fasse le tour de l'arbre qui est dans la cour
je ne dirai rien
je ne tracerai aucun trait
tout le monde dort ici
je les entends avec d'autres couleurs
ton parfum qui sèche comme une saillie prête à s'ouvrir
un papillon blond dans tes cheveux bleus
s'envole
comme on ouvre un ciel sur un oeil blanc