Je ne sens plus l’effort à fer le froid
à conjurer tellement il faisait mal ni la mer qui s’étale
au loin quand elle reprendra l’orage demain les falaises aux frontons
pour nous protéger de ça Qui se cogne aujourd’hui
? contre quand les petites plaies lavent le silence et c’est tout
un arc de cercle à délimiter tout un pan de mur à
reprendre avec le pouce quand j’ouvre tes bras avec le ciel d’été
bleu pour qu’un seul méandre se suive dans un de nos cheveux
enfant dans tes bras à jouer dans cette ultime marelle qui se
défait déjà comme d’autres inclinaisons mouillées
Regarde devant moi ce soir c’est un endroit clos que l’on
voudrait ouvrir pour nous chuchoter dedans toutes les horreurs qu’ils
commettront après demain ou hier nous avons respiré la
sève de l’or fin en poussière pour parfumer le corps
de ceux que l’on punit trop tôt nous n’avons pas su
attendre quand il fallait se dire je t’aime après que nous
ayons compté toutes les boucles sous les cordes à retendre
Je n’apprenais pas toutes mes lectures par cœur. mon Père
que je ne connais plus regarde devant toi les yeux ouverts c’est
ton unique enfant qui ouvre maintenant toutes les fenêtres en
grand dans cette pièce qui a changé de couleurs depuis
le premier jour ce lit pâle comme un éphéméride
posé à plat pour lire le dernier sel d’une dernière
larme tombée avant que tout s’effondre devant nous et bien
avant que s’ouvrent les fleurs que nous déposerons juste
à côté de toi tout à l’heure dans un
dernier silence ou un dernier combat et la neige feutrée qui
doucement tombe déjà sur nos épaules d’amiantes
aseptisées comme sont les ventres des papillons morts presque
collés à la lumière diffuse je t’embrasse
sur le cœur une dernière fois de notre adieu commun avant
que le couvercle tombe il faut boire maintenant toute cette encre qui
scellera la boue pour ne plus jamais nous entendre respirer.