[ volontaire ] [ c b ]

 

Nous nous sommes manqués de peu je crois
Ah
Les grands feux d’artifices au dessus des berges
C’était dangereux
De marcher comme ça les yeux bandés
Sur les échafaudages au dessus du vide
Je sais
Je ne sais plus quoi faire
Je sais
Je ne sais plus quoi écrire
Je sais tout ça
De la gravité inverse exceptionnelle
Des pierres exercées
Dans l’eau
Qu’on frotte entre elles
Avec eux
Avec elles
Mais pas dans le ciel
Non
Pas dans le ciel

Non
Tu sais il faudra choisir un jour
Il faudra se choisir l’entre choc final
Et la bonne solution pour mettre un terme
Aux souvenirs d’enfance
Session de rattrapage
Pour tous
Session de rattrapage
Pour toi
Session de rattrapage
Pendant qu’un orage recouvre encore au loin les clés
Des serrures défoncées
Et puis quoi encore
Et puis quoi encore
Se soumettre à la greffe
Au sang sonore irrationnel
Toute l'eau nécessaire qu'il faut pour bien se le remplir
Le lit traversé par nos reins scéniques
Neurasthéniques foutus
Il y a deux ans
Il y avait un arbre sur trois
Allez un arbre sur quatre
Il y a des tablettes et des plateaux en fers
Sur des tables en bois précieux
Fait moi mal encore fois dans les gencives
S’il te plaît
Fait moi mal
Je te le redemande pour les souvenirs d’enfance
Communs
Devant les bacs à sable
Et la libre interprétation de penser
Ce que tu voudras
Fait moi mal où je touche là
Qu’on me sonde l’estomac
Avec la pince qui écarte les yeux
Vous pouvez juger de l’ombre qui espère encore un peu
Suivre les derniers mouvements du corps parallèles
Mais pas trop
Encore de ta bouche
Tu marches sur des œufs
Vous pouvez juger de moi
Vous pouvez me regarder faire et défaire
Accentuer la désinformation
Vous pouvez me parler du haut de vos armatures en plastiques
Qui descendent les totems
Bien droits
Mais bientôt un son
Nouveau
Qu’on m’abîme
Qu’on m’explose
Volontaire avec ce tabouret dans la gueule
Et puis votre labyrinthe désossé où le mobilier n’est plus
Qu’un tas de grava en cendre
Au milieu de la cour
Où les enfants se tiraient dessus pour de faux
Regarde moi
Pleurer comme on chiale dans l’eau

Regarde moi
Ecrire ton premier poème
Dans l’eau salée des larmes en tissu
Juste là
Nous avons besoin de vos mains toutes entières
Pour applaudir les oiseaux au dessus de la mer
Gigantesque et féconde
Comme ce ventre rond
Bientôt disséqué sur la table module
Nous avons besoin de vos mains toutes entières
Pour applaudir tous les plafonds du théâtre en morceau
Tombé sous nos pieds
Tu connais ça
Regard disgracieux
L’écriture montée
Des hauteurs d'autoroutes pour enfin nous écraser plus bas
C’est répétitif
Je sais que c’est répétitif
Je sais que c’est répétitif
Je sais
Que c’est répétitif
L’appel d’air dans les jambes
Et les gencives qui saignent
Pour un rien
Pour un son
Pour un cri
Pour l’écriture qui sèche
Encore un peu un rien
Allez
Pour un jet de libellule qui passait par là
Un son vite
Un ultra son
Vite un ultra son
Vite
C’est pas la suite à prendre
C’est l’étage d’en dessous
Vous avez Internet
J’ai su garder l’ouie fine
Je termine un truc urgent
Vite
Et je vais regarder dessous la cendre
Les autres objets qu’on brûle
Ou qu’on évite
Nous avons appris par cœur en été
Sur le bout de la langue
La couleur des bâches en plastiques
A faire fondre sur nos jambes
Qui ressemblent à de la peau super naturelle
Les peintures elles aussi
Elles sont partis faire un tour
En plein soleil dehors
Ça fait sur le goudron
Des supers petites flaques nouvelles
Fantasmagoriques
Dis
Tu aimes regarder ton puzzle colorié
Avec les couleurs qu’on a choisi à ta place
Marionnette fil totem indien
Bonne journée dans ta base A.R
Au revoir la circulation intra sec
Je regarde avec nous dans l’eau blonde
Des petites peaux cachées sous des cheveux
Celle là elle est belle comme photo non
Je trouve avec ton nez cassé
Pendant que nous avons su nous écarter des autres
A temps
Nous avons su nous écarter des autres
A temps
Tremplin balise fonctionnelle
Transplant des nouvelles couleurs à soumettre dans le vif
Devant nous jetées
Ça et là perdues
Dans la lumière des hauts plafonds vides
Et fonctionnelles
Que nous avons su déchiffrer à temps
Pendant que la mer toute entière au loin
Bouffait tous nos châteaux de sable suspendus
Pendant que la craie contre un mur

Parle toute seule sur nos épaules trop pâles
Des plafonds peints en noirs pour un unique livre blanc
Posé sur le coin de la table à côté des fleurs
Versées progressivement dans un vase trop plein
Écarlate qui sait
Si la couleur peut se suivre dans le plomb des robes à fleurs
Vingt quatre heures encore à tenir ici
Quarante cinq jours pour reconstituer le puzzle
En plein théâtre
Finition blême je crois
Finissons quand même
On va attendre encore un peu
On va ici
Tu sais
Non je ne sais pas
Je ne sais plus
De la métamorphose scénique
Désossée non définissable
Devant nous tout rêve silencieux n’est pas défini
Nous peuplons des labyrinthes
Respire leur parfum corrosif à mon cou
Respire encore tu n’as assez respirer
Respire encore
Tu peux
C’est un truc tout con
Il va neiger sous des échafaudages
De la lumière va rentrer neuve
On pourra s’y baigner
Libre à nouveau enfin reconstituées
L’utilité des croches qu'on arrache encore en haut des murs friables
Pour remplacer les serrures des maisons condamnées
Devant nous
L’endroit où nous sommes
L’endroit où nous avons dansé
Pendant des heures nuit et jour
L’endroit où nous avons dansé
L’hiver torride sur la rampe des balcons brûlant
Explosés
En été que l'on savait pourtant dangereux
A descendre
Mais bientôt un son
Un produit
Une onde scénographique pour mesurer l’orage
L’autre été devant nous devant les horloges monumentales
Ne sachant plus donner l'heure exacte
Ni le lieu ni l’abîme ni la peau caressant les soleils
Sans nous soucier des oiseaux migrateurs
Qui pourrissaient dans les branches des arbres au fil d’une eau déjà claire
Des nuits entières sans sommeil à veiller les heures
Des nuits entières sans sommeil à veiller nos morts
La chair et la mémoire accumulée du paysage intérieur
Laissant nos veines trop noires
Et notre enfance intacte
Exceptionnelle
Aux autres souvenirs d’enfance
Pourrissant encore quand le fer découpe en lamelle fine
La mémoire de l’eau
Et les paillettes de froid
La mémoire de l’eau
Et les semaines embourbées à se suivre
Et les semaines à se marcher dessus au fond
Du puit plus imposant caché dans les herbes hautes
Pour aspirer son odeur dans le corps d’un l'autre
Pour aspirer toutes les fondations du théâtre écroulé
Qui ne se relève pas
Sa peau toutes ses peurs tous ses muscles bandés
Comme un minéral fin
Dans toute sa fièvre inarticulée
Dans la tiédeur posée juste en dessous des draps
Du matin jusqu'au soir où l’on encombre
Ce laps de temps indéfini
Où l’on change de code
La marque posée trop près du sol
Pour ces autres censures percutantes
La marque encore chaude derrière l'oreille du radiateur éteint
Sur le cadran lumineux depuis des semaines
Aller et venir
Le fil à côté de l'autre fil tendu
Carène
Le fil comme une blessure tangible
Le fil comme une cicatrice que l'on cache
Le fil comme un petit orifice secret bien gar
Quand il fallait se frotter les yeux dans le noir pour avancer
Pour toucher l'autre sur l'épaule dans l'autre sens
Armature silencieuse
À reculons dans la chambre
À reculons nous marchons sur le parquet brillant où nous avons dansé
Nous gardons tout ça en mémoire
Les souvenirs d’enfance
Visuel les sons avec les odeurs métalliques
Qu’enfin on nous protège du bruit des horloges
Qu’enfin on nous protège
Du fracas du feu broyant les petits os
La température mobile qu'il fera sur nos épaules demain
Je frôle à nouveau le jour qui tombe déjà
Mais tu n'en seras rien des images
Cinquante
Du jeu des lumières sur du mobilier froid
De tout ça et puis de ceux d’après
Les corps en mouvement
Des belles marques que l'on nous signale encore
A cause des cordes trop bien serrées
On nous appelle d’en bas
Un créateur nouveau
Il faut déjà redescendre
Nous dansons déjà sur des brouillons sonores
Où des grands papillons bruns ressemblant à des fleurs
Percutées par des déserts froids
Ecrasées dans des lumières trop collantes
Mais regarde autour de toi
Mais regarde autour de toi
Toute les boucles sonores s’élevées un peu
Tourbillonnées
Regarde le rêve exceptionnel des souvenirs d’enfance
Regarde le frein encore loupé dans la caillasse colorée du dernier séjour
Des étoiles détrempées tombent du plafond pour nous glisser dessus
À l 'intérieur la clientèle est mauve
A l’intérieur où les objets traversent si bien la peau
Regarde le trafic au loin se consumer sur la moyenne échelle
La seconde route percée par le soleil finissant sa course ici
A travers les arbres trop penchés
Déjà à l'intérieur ça nous rappelle
Les lumières spectrales des incendies pluvieux
Entraîné je ne sais où pour voir
Et hop...
Lala lère
Re

 

Broken Homes

Images : clip Broken Homes, Tricky & PJ Harvey