[ ah tu sais nager ] [ part 02 ]

 

 

 

[ c'est pourquoi la nuit tremble
comme un langage perdu ] [ h h ]

 

 

adossé à ce théâtre blanc les sublimes dans la ligne
de mire la vie est un son qu’on éloigne en dehors de
la rocade arrosée au parc la pièce d’eau le bronze
toutes ses expériences qu’on gratifie par rapport à sa
propre vision du monde mais en un peu plus petite pour
avoir sa propre réplique qu’on ne porte plus dans ses
bras qu’on ne transvase même plus dans ses mains les
coquillages sont trop lourds et les premiers parfums
donnés ont été cassés avec infiniment de soin pour
nous perdre dans l’objectif ça ne prendra qu’une ou 2
minutes

 

 

en hiver la filiation qui s’ouvre en deux l’artistique
le froid le câble d’acier traîné entre les 2
plateformes les deux pylônes arrête est-ce la suite à
donner pour recevoir dans l’œil la couleur des socles
à gommer tout ce qui peut glisser reprendra vie devant
nous et puis l’écriture comme une sorte de rythme à
donner aux autres malentendus qui nous soignent en
prolongeant assez mal les dimanches soirs

 

 

un seul baiser dans le cou de ta part un seul pour
entendre les rouages de la ville se mettre en marche
ce matin je ne trouvais plus l’image du rappel ni le
motif où nous avions eut cet instant l’impression de
ne plus pouvoir exister sous aucune autre forme que la
notre

 

 

encore se désinhiber se réaliser d’elle mais de quoi
avons-nous besoin avons-nous peur de nous perdre
avons-nous peur du chemin de cette image floue en haut
du trapèze qui nous vole le verbe pour nous rappeler
l’eau qui paraphe et les pages du livre qui sèchent
s’agit-il du même corps que l’on serre dans nos bras
comme d’une eau sans relief sans enfance 11 ans déjà

 

 

nous avons bu dans nos mains polluées tout le souffre
et les premiers chapitres nous avons couru dans des
longs couloirs jusqu’à perdre connaissance comme cette
distinction qu’on embrasse pour la faire durer un peu
plus longtemps dans les bâches tu te rappelles de
toute cette eau sale dans les gammes à reproduire tu
te rappelles de notre enfance avec ces courants d’airs
rapides les châteaux forts à défendre les autres à
défaire beaucoup plus fluides les mottes de terre dans
les terrains gras pour cacher l’os et l’intimité des
muscles bandés que faire de nos masques devant les
portes de toutes ces années

 

 

nous n’entendons plus rien juste un son qui tremble
dans l’eau claire si l’esquive qu’il faut bien
détendre comme son arc dans l’eau chaude qui déborde
ondoyant les tasses de thé pleine de lait
dépêchons-nous de désactiver tout n’est pas bien
disposé au centre est-ce de notre faute est-ce la
faute à la forme des objets qu’on voulait boire à
notre place il y a un grand étang derrière la glace je
me vide dedans comme au bord de la falaise
désapprendre le plastique le lieu unique l’exhibition
l’élasticité des algues dans les jambes comme le corps
compulsé d’un noyé les joues rouges

 

 

dans la cour on me demande à qui est la texture de la
chair déposée ou les 120 autres jours sont à suivre
comme si l’on n’y pouvait rien de s’entendre dire
toujours les mêmes choses mange tu vas mourir mange
mieux que ça tu vas mourir un jour des petites bêtes
viendront sur ton ventre pendant ton sommeil sucer ton
suc creuser ta dent et tout le reste ta poésie de
merde et oui ta poésie de merde et c’est comme ça
l’extrême délicatesse que vous avez dans la basse
couleur des portiques ouverts et des jardins d’enfants
amovibles que l’on change et que l’image n’exerce pas
toujours m’avez-vous aimé avant de partir à ce point
nous avons mis un linge blanc dans l’ombre après la
mort

 

 

une nouvelle saison s’offre à nous le design fin qui
nous est donné de voir comme quelque chose qui brille
qui ne s’use pas qui oscille entre le noir et le blanc
entre le vert et la clé qui brille sur le piano
désaccordé peut-être qu’il n’est plus dans la chambre
peut-être qu’une ville est entrain de se reconstruire
là-bas un phare pour nous cacher du soleil un coude
pour nous abriter du vent il y a la mort rivale
durablement filmé derrière son drap blanc qui jamais
ne ressuscite à toi le lieu la table l’aîné l’unique
tes lèvres où les mots sèchent où l’on malaxe ou l’on
apprend à décortiquer les fruits sans toucher à la
pulpe des saisons précédentes avec les doigts qui
s’agrippent mal et puis la bouche qui reste notre seul
obstacle pour nous dire tout quand on ne peut plus
parler

 

 

plus rien que le soleil en quelques plans les nuées la
nimber la plus légère l’ouvrir en grand comme on ouvre
une fenêtre dans l’air vicié comme un spectre minéral
un manège d’eau frôlé par nos cheveux pour les rendre
moins secs beaucoup plus fou ondulés le fleuve des
enfants dans tout son ensemble des foulard lancés du
sol touchant le ciel pour l’agrandir encore ce ciel
structuré favorable au plomb rebaptisée hors du champ
hors de la cage pour les fauves aliénés il fait doux à
descendre les rapides les marches glissantes du palais
comme un morceau d’hélicoptère tombé dans l’eau
fouillant la vase des appendices et des poissons et
des noyés nonchalants et choisir certaines fractures
dés lors qu’elles ne nous choisissent pas

 

 

suivre