Souffre mon désir

 

 

Ainsi que toi, ma poésie aussi est en veille. C'est ainsi. Si vous ne me donnez pas la moindre chance, si je ne trouve aucun pardon,
Si, au moindre changement, à la moindre déficience, à la plus petite goutte de sang laissée tombé,
S'ils pleurent l'image perdue,
Si vous oubliez à la moindre faille celui que j'étais, ou celui que je voulais seulement être,
Si la fibre se détache, si la muse est en fuite, qu'ils me pardonnent encore,
D'en vouloir à ce que j'aime le plus de ne pas me sentir à sa hauteur,
C'est que j'ai conscience encore de la beauté, en attente, perdue,
Du déchirement, de disparaître, de me perdre, de changer de visage.
Et de poursuivre dans son cercle le noyau de l'astre intermittent,
S'il n'éclaire plus, qu'ils veulent bien attendre au moins,
Quand je ne sais plus être amoureux je préfère me taire, un laps et réfléchir,
Que tout se reconstruise, jusqu'à la prochaine trouvaille.
Rien n'a disparu, je suis le même, que tu veuilles bien me croire,
Ou non.

17/01/04

 

Paradis perdu