Passagère, je n'aurai pas toujours l'énergie
De t'adresser la parole une seconde fois,
J'ai tiré trois fois sur tes cheveux
Et je t'ai reconnu, j'ai failli
Connaître sur ta sépulture en argent
La gloire de ma mort, mes disparitions,
Elle ne dormait pas, elle tombait du bord !
C'était une danse,
Un sommeil impossible, ses yeux formaient des syllabes,
J'y lis ce que je veux y voir
Je vois ma drogue
Mais j'étais encore plus assoiffé, dans ce train,
Tu ne t'endormais pas et la tête dodelinait,
Tu m'as reconnu,
Tu réclamais un mot de moi,
Mais les mots réduisent cruellement mon univers,
J'aurais laissé sourdre ma faiblesse,
Mon poison
Je l'ai croisé des heures, elle se retournait,
Elle tombait une troisième fois,
La peur de l'abandon bloquait déjà tous les gestes,
Te verrais-je encore ?
Dans ce sommeil épileptique ?
Mon monde n'est fait que de signes,
Je n'ai jamais connu cette réalité,
Ne referme pas ce ventre,
Mon charme ne dure jamais plus longtemps
Que quelques minutes, le reste
De mon temps, je suis invisible et en attente
Et triste
C'est pour moi que tu as détaché cette chevelure ?
C'est pour moi ce noir sur les cils,
Ce cristal accroché sur cette narine,
Que personne ne remarque jamais ?
Mais moi je vois tout !
J'ai crû déceler quelques paroles, mon dieu !
Le ciel est tout près de moi
Le ciel dont tu as tant rêvé,
Je suis un instrument qui s'accorde, ma reine,
Je viens hanter ton sommeil,
J'aurais fait de ta vie un enchantement !
Comment m'as-tu deviné ?
L'amour est un suicide, je vais crever d'un trait,
Mais je renais sans cesse
Enrichi
Et je t'ai seulement croisé,
Se marier, divorcer, se marier, divorcer...
Courtes visions,
Je t'aurais aimé plus que tu ne peux le croire,
Vite, je vais encore me retrouver seul,
Un fond sonore s'excite dans le creux,
C'est mon coeur qui frappe son tapage innocent,
Un amour d'enfant, une prise de conscience ?
Je laisse trop peu remonter à la surface,
Tout sera bientôt réduit à néant,
J'ai trouvé ta clef,
Il fallait seulement
Un peu écarter ses doigts...
09/09/03
