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Je vais me sentir auprès de toi avec joie. N’invente plus
les autres, mon absence. Je veux pouvoir m’approcher et toucher
ton coeur avec les doigts. La complexité des mots nous a rendu
aveugles et désespérés. Il ne faut pas nous perdre,
nous sommes si peu.
Dis- moi quel est ce manque, ne le laisse pas te détruire, je t’en
prie. Ne laisse pas le silence imprégner notre espace. Je veux
ta présence, viens avec moi, nous sommes plus forts que tout. Ne
crie pas dans le vide, je veux pouvoir t’entendre, lorsque tu calmeras
ton effort. Notre existence n’est qu’un sacrifice, il faut
offrir ce don.
J’attendrai. Pardonne-moi, laisse–moi revenir. Je veux garder
le don d’aimer, et tout oublier. Me rétablir, dans ce froid,
faire de l’intensité notre ambition, préserver l’espérance.
De moi, je veux que tu retiennes ma voix, la force de se soulever de la
cendre, apercevoir les signes, dis-moi que nous allons renaître
: annonce-moi les couleurs, les chants qui montent irrésistiblement.
Je sais que tu n’es pas loin. Ton regard scintillera à nouveau,
je viendrai t’aimer. Je m’approcherai de toi, tout ce que
tu devines s’avancera vers ces espaces inondés de tes croyances,
que nous possèderons dans une âme et un corps.
De grâce l’incandescence du souffle ne se diluera pas dans
ce flot de tristesses et de plaintes. Sortons et nous serons les seuls
à contempler la voûte de la nuit. Ne pleure plus, je ne veux
plus trembler de peur. De la confusion et de la souffrance, sous la peau,
et sous les mots, nous ferons notre demeure, peux-tu m’entendre ?
25/03/02 // 21/08/03
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