Après le désastre

 

Ton miroir était cassé depuis des jours et pourtant, sans aucune raison, un vertige s'est avancé vers toi. Tu as reconnu ce frisson presque oublié, presque disparu. Et tu as désormais une chance de le faire renaître. Libre à toi de me saisir, me voici, devant tes yeux. Que vas-tu faire ? Il est temps de faire un choix. Tu es perdu depuis trop longtemps. Les désastres ont laissé émerger en toi infiniment trop de personnalités, elles sont innombrables et t'empêchent même de vivre. Tu dois les mêler, lentement, il faut les joindre. Te rappelles-tu que le nouveau-né devait lui aussi reconstituer ce puzzle impossible ? Mais rien est impossible, il suffit de laisser sourdre ton langage, il n'est plus le temps d'attendre. C'est maintenant ou jamais, m'entends-tu ?
L'ascension existe bel et bien. Il ne faut pas la mériter. Il faut seulement t'ouvrir un peu plus, ne cherche pas à crier, ne cherche pas à retenir, ouvre-toi seulement. Laisse-moi enfreindre ta porte, je t'invoque, je parle en toi. Je ne suis pas qu'une invisible, je suis la seule présence bien réelle en ce monde. Je suis ta folie plus belle que la folie ambiante.