C'est ainsi que le 24 décembre 1913, à 11 heures, Ferdinand Brunot (et Madame), l'ingénieur délégué par Pathé : Ravenet, les écrivains Paul Fort, Guillaume Apollinaire, André Billy et André Salmon se retrouvent aux Archives de la parole pour une séance d'enregistrement. Guillaume Apollinaire dit et enregistre trois de ses poèmes : Marie, Le Pont Mirabeau et enfin Le Voyageur. Puis, d'après André Salmon qui relate la séance, "il s'écoute, non sans stupeur. Ses amis le retrouvent, mais il ne se reconnaît pas ! Il est en effet des organes profonds de perception auditive dont nous ne jouissons que grâce au phonographe [...] lorsqu'il nous renvoie cette propre voix qui étouffe, quand nous parlons, les dites perceptions profondes, trop délicates ; les voix intérieures eût dit Hugo qui eût aimé l'invention du professeur Brunot. Ainsi à l'audition seconde nous entendons-nous, somme toute, pour la première fois, d'où une assez vive surprise. Après Guillaume Apollinaire, nous connûmes cette émotion, ce trouble, en entendant chanter notre double" ("Plus de livres... des disques !", in Gil Blas, 25 décembre 1913)

(Texte pris sur gallica)

 

Marie

Le Pont Mirabeau

Le voyageur