LE DÉPART

Le train part
Je hais les locomotives d'aujourd'hui
Elles sont trop silencieuses
Elles ne tremblent pas suffisamment
On ne sent pas qu'on s'en va
On est enfermé dans les voitures
Les gens d'en face me gênent
Je n'aime pas qu'on me regarde fixement
Mais je suis différent
Les gens me regardent
Mon voyage est extraordinaire
Mais je n'ai pas le temps de voir les paysages
C'est trop rapide
Tout est beaucoup trop rapide

Moi je ne suis pas pressé d'arriver
Je n'ai pas d'ordinateur portable
Ni de journal
Ni de livres
Ni rien d'autre
J'ai tout juste mon pauvre corps
Je suis trop pauvre
Par contre il me reste
Un peu de neige fondue
De ma Sibérie natale.

 

(Extrait de Perpétuelle)
Lu par Jean-Michel.